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Chronique du Fleuve

De façon régulière, Le Hublot prend le pouls de son habitat naturel, soit le fleuve Saint-Laurent. Quoi de mieux que de débuter avec une rencontre avec le pilote maritime Simon Lebrun, qui connait le Saint-Laurent comme le fond de sa poche? Vous verrez que le métier de marin est loin de la vie de Popeye.

Le Hublot: M. le pilote maritime, parlez-nous de votre profession.

Simon Lebrun: Le pilotage est la plus haute spécialisation de l’industrie maritime. Mon travail consiste à assurer la conduite d’un navire pour l’amener de façon sécuritaire d’un point donné à un autre.

LH: Qu’est-ce qui rend le métier intéressant?

SL: J’habite le Vieux-Montréal et j’aime le contraste entre le centre-ville bruyant et le paisible fleuve Saint-Laurent. Je me sens privilégié d’arriver ou de quitter ma ville par la plus belle porte qui soit, le fleuve Saint-Laurent. L’aspect que celui-ci nous donne de notre cité portuaire est extraordinaire. Chacun des 135 voyages effectués à chaque année est différent : les navires et les équipages ne sont jamais les mêmes, les conditions météo changent sans cesse.

LH: Quels genres de personnes rencontrez-vous sur le fleuve

SL: Avant de rencontrer des gens sur les navires, je croise les travailleurs du port tels les débardeurs, capitaines de remorqueurs et de pilotines. Le port est le poumon économique de la ville est des milliers de personnes en dépendent au quotidien. Puis, je fais la connaissance de centaines de membres d’équipage de dizaines de pays différents rencontrés à bord des 135 navires que je pilote tous les ans. Il est rare de ne pas devoir prendre un ou deux repas à bord et généralement, nous mangeons très bien. La cuisine traditionnelle est souvent au menu des navires de nationalités indienne, philippine, ukrainienne…un vrai plaisir de découvrir des plats typiques de différentes cultures!

LH: Comment sont les paysages?
SL: Magnifiques! Le Lac Saint-Pierre est presque lunaire en hiver alors qu’on le traverse et qu’il est entièrement recouvert de glace. Les Îles de Sorel nous rappellent l’Amazonie au mois d’août tellement elles sont verdoyantes et dense. De Lanoraie à Varennes, le chenal est si rapproché de la côte que nous avons l’impression de naviguer dans la « cour » des gens! Chaque petit tronçon nous offre quelque chose de différent.

LH: Un marin, est-ce que ça ressemble à Popeye ?
SL: Malheureusement ou heureusement, les marins ressemblent de moins en moins à Popeye et les capitaines ressemblent rarement au capitaine du Titanic! Les navires sont de plus en plus spécialisés et nécessitent des compétences élevés de la part des capitaines, officiers et membre d’équipage.

LH: Quel est la chose la plus inusitée que vous ayez déjà transportée ? / que vous ayez vu sur un navire marchand ?
SL: J’ai piloté un navire chargé de 32 000 tonnes de sucre pour l’usine Lantic ce qui équivaut à 8 milliards de sachets de sucre ou un sachet par personne sur cette planète!

LH: Le transport maritime n’est-il pas polluant ?
SL: Si on compare le train, le camion et le navire, par rapport à la distance moyenne parcourue par une tonne de marchandises avec un seul litre de carburant, on obtient des résultats très intéressants.*
Camion = 75 kilomètres
Train = 181 kilomètres
Navire = 312 kilomètres
De plus, il faudrait 870 camions pour remplacer un seul navire de 25 000 tonnes de marchandises. Imaginez les bouchons de circulations sauvés ! Efficace et propre, le transport maritime dans un outil de développement durable.

*Source : Société de développement économique du Saint-Laurent

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