Portrait: Olivier Rielland Nadeau, au coeur du concept | Bota Bota, spa-sur-l'eau

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Portrait: Olivier Rielland Nadeau, au coeur du concept

Olivier Rielland Nadeau, co-directeur créatif chez l’agence Dada, aura joué un rôle significatif derrière la nouvelle campagne visuelle du Bota Bota. En idéateur du concept, il nous demande à réfléchir sur l’idée d’un ancrage en perspective, une façon d’aborder la détente autrement.

Trouver son chemin

Originaire de l’ouest de l’île de Montréal, Olivier naît d’une mère Parisienne-Basque et d’un père Québécois. « J’ai eu une adolescence semi-trouble, j’avais une personnalité artistique, mais j’avais de la misère à l’école, je passais mon temps à dessiner… » Au Secondaire 2, il croise le chemin d’une personne qui l’introduit aux graffitis, « ce fabuleux univers va me sauver la vie ».

Il change d’école, mais ses connaissances en art lui offrent l’opportunité de s’intégrer et d’être apprécié de tous. « Les punk rocks, les skateurs, les rappeurs, tout le monde voulait que je fasse des tags sur leur étui à crayons, donc j’ai survécu au secondaire grâce à ça. J’étais ami de tous », se souvient-il le regard malin.

Bien des années plus tard, il intègre un Cégep en Sciences humaines dont il garde des souvenirs discutables, « Je n’allais pas beaucoup à mes cours à ce moment-là, c’était la liberté totale. On commençait à avoir des voitures… ce n’était pas super fameux. »

Il se dirige vers le graphisme à Marie-Victorin, encouragé par ses parents heureux de voir leur fils s’amouracher de ce domaine. « J’ai des parents très passionnés qui ont fait ce qu’ils aimaient et qui ont suivi leur passion. Ils n’ont jamais voulu que j’aille dans un carcan financier, politique, journalistique ou ingénieur comme beaucoup de mes amis. Ils m’ont toujours laissé faire ce que je voulais. »

À la sortie de sa technique au Cégep, Olivier décroche son premier emploi. Une étape très importante dans son cheminement professionnel. « J’ai pris la décision de ne pas aller à l’université faire le bac, mais de miser sur l’expérience de travail en design graphique. », un pari qu’il ne regrette pas et qu’il voit fructifier très rapidement.

D’une agence en impression à une start up dans le centre-ville, le monde d’Olivier se transforme au son et au rythme de ses stylos et de ses raccourcis clavier. Ces quelques années sont un puits infini de rencontres, d’apprentissages, de connaissances emmagasinées, « j’ai appris à être une machine de guerre, c’était très dynamique et le fun ».

L’art des mots

Un jour, un de ses amis lui montre ses prouesses calligraphiques sur un morceau de calepin. Il dessine les contours d’une écriture gothique et Olivier en reste bouche bée, « Mon cerveau a explosé. Revenir à la construction de la lettre, à ses racines, c’est tellement propre de faire ça à main levée ». Ils se retrouvent ainsi, accompagnés d’un troisième ami à prendre des cours de calligraphie au centre culturel communautaire de Lionel-Groulx. « C’était tous les lundis avec des personnes âgées », se remémore-t-il un soupçon d’humour dans la voix, « elles nous amenaient des sucreries, ça nous faisait décrocher et déconnecter de nos écrans. »

C’est ainsi que les ordures de Montréal ont commencé à se refaire une beauté. « Après les cours en fin de semaine on se pratiquait sur des poubelles, on les faisait parler en écrivant dessus. » Rapidement, ils se trouvent un nom de groupe : Garbage Beauty. En boys band inattendu, Olivier, Romain, Vincent et Étienne forment une unité créative pleine de poésie.

Le 1er juillet devient rapidement Garbage Beauty Day. Alors que les déménagements de la ville battent leur plein, les trois hommes partent à la chasse en quête de trésors à qui ils donnent une voix. C’est d’ailleurs à cette date précise qu’ils font la connaissance d’Émilie Boivin, journaliste à l’époque au Devoir. Ils gracient une pleine page du journal sous le titre prestigieux d’« Hommes de lettres ». S’en suivent des entrevues, des contrats, des activations, autant pour C2 Montréal que pour le Musée d’art contemporain. « C’étaient des années glorieuses vraiment le fun, juste au moment où la calligraphie commençait à prendre de l’importance. »

Puis, il y a 4 ans, le boys band voit le rideau se baisser pour la dernière fois. Le groupe se sépare, un moment empreint de tristesse pour Olivier. Mais ce chemin parsemé de rencontres fortuites lui aura permis de rencontrer Andréanne Poitras, aujourd’hui vice-Présidente et associée de Dada.

Chemin faisant, elle offre à Oliver l’opportunité d’intégrer l’agence Dada, alors que la pandémie fait rage. Pigiste depuis quelques années, Olivier perd ses contrats et se lance dans cette nouvelle aventure non sans doute. « Je me posais plein de questions existentielles, mais je me suis dit que j’allais donner mon 500%. Be the change you want to see, comme on dit ! »

Ancrage en perspective

« Je voulais aller en photo. C’était la seule chose que je voulais qu’on fasse », m’explique Olivier au sujet de la nouvelle campagne, « Je voulais que ce soit quelque chose d’artistique. »

Alors que la question du concept de cette nouvelle campagne fait surface, la pandémie quant à elle bat toujours son plein, « On était pris dans nos maisons, dans nos bulles. » Olivier se remémore ses boucles mentales, positives comme négatives, « Comme pour la plupart des gens, pour moi ça a été très up and down, très bizarre très inconstant. J’ai essayé de me projeter au Bota Bota en me demandant comment je me sentirais si j’étais au spa en ce moment, qu’est-ce que ça me permettrait de faire. » Il se questionne ainsi sur le concept de décrochage, « On voyait la vie d’une certaine manière à cause de la pandémie… c’était une façon de voir les choses sous un nouvel angle, de s’ouvrir à d’autres possibilités. Le spa finalement c’était une façon de prendre du recul, un changement de perspective. »

Le mot clé devient ainsi perspective et celui-ci vient bercer l’imagination très active d’Olivier. « En faisant des recherches, j’ai trouvé des images de perspective forcée, des gens qui se mettent dans des positions antigravitationnelles. » S’ajoutent à cela les détails iconiques qui font du bateau ce qu’il est; son environnement singulier, la ville, son architecture…

« On avait un terrain de jeu fun ! », souligne-t-il. « James Stapleton, notre photographe, a été un partenaire de création qui a pu nous amener où on voulait aller. » Suivre ce concept miné de chemins inconnus n’aura pas été une mince affaire. « On a réussi à faire quelque chose de pas évident. C’était difficile à représenter et à absorber, il fallait vraiment y croire. On se posait beaucoup de questions. »

Aujourd’hui, Olivier garde un souvenir plein de chaleur à l’égard de cette nouvelle campagne. « On en a fait beaucoup avec les moyens qu’on avait. J’ai vraiment hâte de la voir déployée.

C’est le fun quand tout le monde est content. Il y a des défis mais on collabore, ce qui est vraiment cool. On a pris sur nous, ce n’est pas juste une question de faire son travail, et ce ne sont pas tous nos clients qui inspirent ça. »


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