Gastronomie
Les végétaux à l’honneur
Par Hélène Laurendeau, nutritionniste
Quelle que soit votre allégeance alimentaire, vous avez intérêt à remplir davantage votre assiette d’aliments provenant du règne végétal.
Les scientifiques ne sont pas toujours d’accord quand ils discutent d’approches pour contrôler les maladies cardiovasculaires ou des risques à consommer tel ou tel aliment. Mais il y a consensus à l’heure actuelle sur les bienfaits d’accorder aux végétaux – fruits, légumes, produits céréaliers, légumineuses, noix et graines – une plus grande part au menu.
D’omnivore à flexitarien
Si l’Homo sapiens, omnivore de son état, a la capacité de se nourrir d’aliments divers (animaux et végétaux), de nombreuses personnes définissent leur repas par ce qui trône dans leur assiette. À la question : « Qu’est-ce qu’on mange ce soir? », on entend encore répondre : « Du steak… des brochettes de poulet… des côtes levées! ». Déjà au début des années 1970 dans son best-seller Sans viande et sans regrets, Frances Moore Lappé faisait remarquer à quel point les légumes étaient confinés trop souvent, hélas, à de modestes accompagnements dans l’assiette nord-américaine.
Depuis ce temps, le végétarisme a quitté sa marginalité pour gagner en popularité, qu’on en soit adepte jusqu’à devenir vegan en excluant tout ce qui est animal (même le miel et les œufs), qu’on préfère pratiquer le végétarisme non orthodoxe ou à temps partiel, qu’on se dise flexitarien, le nouveau buzz word pour dire qu’on mange surtout végé mais qu’on se garde la flexibilité de savourer à l’occasion des sushis, un burger ou une polpette de viande sans remord…
Moins de viande et plus de plantes svp!
Sans devoir prôner l’abstinence de viande dans l’assiette, une chose demeure : les Canadiens consomment plus de viande rouge que de volaille et de produits marins combinés. Or les mangeurs quotidiens de viande rouge , de saucisses
fumées, de bacon et d’autres viandes transformées augmentent leur risque de décès, de maladies cardiovasculaires et de plusieurs cancers, affirment les chercheurs du National Cancer Institute et du Harvard School of Public Health. Exit le gros T-bone servi avec pomme de terre au four-crème sûre-fromagemiettes de bacon et petit bouquet de persil en guise de déco!
Alors à quoi devrait ressembler une assiette santé? À ceci : une bonne moitié composée de légumes ou de fruits selon le repas, environ un quart rempli de produit céréalier (riz brun idéalement ou riz étuvé, orge mondé, quinoa, pain complet ou pâtes) et l’autre quart d’une source de protéines au choix (lentilles, haricots, pois chiches, tofu, edamame, noix, poisson, fruits de mer, volaille, viande maigre, œufs, cottage, fromage blanc, etc.). En diminuant ainsi la viande au profit des végétaux, on bonifie par le fait même son alimentation en y ajoutant des fibres, des vitamines et minéraux, et plusieurs bons composés phytochimiques tels les pigments des petits fruits, les isoflavones du soya, le lycopène des tomates, les oméga-3 des noix et des graines de lin, les caroténoïdes des courges, etc.
Et puis, une alimentation riche en végétaux coûte généralement moins cher. On peut donc se permettre une escapade au spa de temps en temps…