Reines des glaces : l’équipe Bota Bota – La Relève 2/2 | Bota Bota, spa-sur-l'eau

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Événements

Reines des glaces : l’équipe Bota Bota – La Relève 2/2

Le 21 février prochain, lors du Défi canot à glace Montréal, l’équipe Bota Bota – La Relève tentera de remporter la course qui les oppose aux autres formations de l’élite féminine. Dans la première partie de cet article, nous avions déjà commencé à en apprendre sur elles et leur formidable sport.
Redonnons-leur la parole, afin de continuer l’exploration!

Les anecdotes
par Marianne Biron-Hudon

Il est fréquent de taquiner les barreuses de canot à glace… Une des « bonnes » raisons est que nous avons moins de risque à prendre en ce qui concerne le potentiel de portée des glaces. En effet, puisque les barreuses arrivent en dernier sur les glaces lors des transitions, elles peuvent éviter les endroits où leurs coéquipières ont déjà passé à travers la glace. Les capitaines des glaces (les canotières à la pointe du canot), quant à elles, ne doivent pas avoir froid aux yeux, puisque ce sont nos premières testeuses de la qualité de la glace. Il est donc fréquent qu’elles traversent la paroi glacée et se mouillent jusqu’à la taille. De façon générale, faire une petite saucette fait partie des situations courantes de nos sorties sur le fleuve. Après la première fois, on comprend vite que cela fait partie du sport et qu’il ne faut pas en faire un cas. D’ailleurs, notre commanditaire pourrait vous parler longuement des bienfaits des bains d’eau glacée!

Parfois, les barreuses se font expulser du canot sans que les autres canotières du canot s’en rendent compte… Il est un peu insécurisant de voir ses coéquipières s’éloigner avec le canot, lorsque les cris lancés pour les avertir de la situation sont enterrés par le bruit de la glace qui frotte sur la coque du bateau, tandis que la glace sous ses pieds commence tranquillement à s’enfoncer dans le Saint-Laurent… Plus de peur que de mal, mais quand même!

Par ailleurs, lorsque nous sommes en équipe et que nous passons du temps en dehors de notre canot, il n’est pas rare que la nostalgie nous gagne et que les anecdotes de vieilles courses se bousculent dans nos conversations. Quand nous sommes dans notre canot, nous avons tendance à oublier le caractère unique et impressionnant de la pratique de notre sport. Mais quand le canot se repose, on prend un peu de recul sur ce que nous réalisons au quotidien et tous les moments passés ensemble sur le fleuve deviennent de bonnes histoires à raconter! J’ai même l’impression qu’avec le temps, elles prennent un caractère de plus en plus légendaire. Tranquillement, on se construit un « patrimoine d’équipe » qu’on partagera encore longtemps! Les courses mémorables où la majorité des équipes se font « déporter » par le courant, les pratiques qui durent quatre heures au lieu d’une, les bris d’équipement en pleine course, les dépassements d’équipe qui ont demandé des efforts perçus comme surhumains… Prendre le traversier avec notre canot, réussir nos traversées alors que les traversiers sont pris dans les glaces… Des souvenirs encore très forts pour l’équipe!

Le cirage du canot
par Anne-Sophie Corriveau

Quand notre équipe a ciré pour sa première course il y a trois ans, la tension était palpable! « Est-ce que le canot va bien glisser ou va-t-il coller? Est-ce que la cire va tenir jusqu’à la fin de la course? Avons-nous mis assez de couches? »
Doute, quand tu nous tiens…

Sur la banquise, le fartage de la coque du canot est aussi important que le fartage des skis pour les adeptes du ski de fond. Il y a plusieurs types de cire selon la température et la présence ou non d’eau. Si on n’a pas la bonne cire, ça risque de coller… et de nous ralentir beaucoup. Le dicton dit : « Ce n’est pas un bon cirage qui va te faire gagner une course, mais un mauvais cirage va te la faire perdre. »

Nous étions donc bien contentes, à la veille de notre première course, de pouvoir compter sur l’avis d’autres canotiers pour confirmer notre bon choix de cire. Un membre d’une équipe élite masculine nous avait même invitées à une de leurs sessions de cirage pour nous expliquer les différentes étapes. Le mentorat est une pièce maîtresse du canot à glace; c’est la seule façon d’assurer le transfert des connaissances et d’ainsi permettre la naissance de nouvelles équipes. C’est donc par le mentorat que nous avons acquis nos premières notions de cirage.

Maintenant nous volons de nos propres ailes et apprenons de chacun de nos essais. Nous tenons un « journal de cire », dans lequel nous notons les conditions de neige, la température, la cire appliquée et nos impressions après avoir utilisé le canot. Ce journal, on le consulte avant de cirer pour nous aider à choisir les meilleures cires selon les prédictions météorologiques et nos expériences passées. C’est ainsi que l’on peaufine notre technique de cirage!

Le caractère unique de l’équipe
par Marianne Biron-Hudon

L’équipe Bota Bota – La Relève compte encore au sein de son équipage les cinq membres fondatrices. Mettre sur pied une équipe est une grande réalisation et demande beaucoup de travail. Le fait que nous ayons réalisé cela ensemble nous rend, selon moi, plus fortes et unies et suscite chez nous un réel sentiment d’appartenance qui nous pousse à nous dépasser.

De plus, après trois ans d’existence, l’équipe se considère toujours comme « la relève » du sport, car nous avons encore beaucoup à apprendre. Ayant toutes un niveau d’expérience semblable, nous apprenons ensemble et toutes les coéquipières y mettent du leur pour mener l’équipe plus loin. C’est une des raisons qui nous amènent à enrichir notre équipe de « recrues » qui n’ont pas davantage d’expérience.

Également, contrairement au fonctionnement prôné par la plupart des équipes du circuit, où les décisions sont prises par le capitaine de l’équipe ou la barreuse, notre équipe encourage le leadership de chacune. Je crois que cela permet d’enrichir notre vision et de donner à chacune le sentiment d’être un élément clef de notre réussite.

Évidemment, cette façon de fonctionner comporte aussi son lot de difficultés supplémentaires! En effet, il faut être capables de s’entendre, et ce, très rapidement dans certains contextes. Heureusement, pour cela, nous pouvons compter sur le fait que nous nous connaissons bien les unes les autres. Amies et coéquipières de longue date dans d’autres sports, il me paraît évident qu’avec les années, nous avons su développer une vision semblable du sport et du travail d’équipe.

L’avenir du sport
par Dominique Laliberté

L’avenir du canot à glace semble brillant! On le voit par le nombre d’équipes inscrites au circuit qui augmente chaque année, par le fait qu’une entreprise offre maintenant aux touristes la possibilité de faire une sortie en canot à glace sur le fleuve ou encore par l’ajout de deux nouvelles courses au circuit. La pratique de ce sport semble bien se porter au Québec!

Pour les prochaines années, en tant que jeune équipe, nous espérons que d’autres sportifs se lancent dans l’aventure! Hiver comme été, le fleuve est un véritable terrain de jeu : il serait intéressant de rendre la pratique plus accessible pour ceux et celles qui souhaitent y goûter, sans qu’il soit nécessaire d’intégrer le volet compétitif. Qui sait? Peut-être que, dans une dizaine d’années, le canot à glace sera devenu le nouveau ski de fond!