Design & Mode

Habitat 67, entre urbanisme et bien-être

À l’horizon du Bota Bota se dresse fièrement une silhouette inusitée. Habitat 67 pique la curiosité de celles et ceux qui l’aperçoivent au loin, un fantôme du passé pourtant bien ancré dans le présent.

Pensé par l’architecte Mosh Safdie dans le cadre d’Expo 67, Habitat 67 ne s’impose pas comme une évidence aux yeux de tous. Safdie n’a même pas 30 ans lorsque le projet voit le jour et nombreux sont celles et ceux qui ont du mal à cerner le projet fou de l’architecte Israélo-Canadien plein d’ambition.

Habitat 67, une prouesse architecturale

Ayant grandi en Israël dans un kibboutz, Safdie est imprégné par l’importance du partage et de la vie en communauté. Cette vision viendra nourrir son projet de thèse qu’est Habitat 67, un lieu où tous les habitants se retrouveraient et vivraient en collectivité. Dans les dessins d’origine, des logements ainsi que des espaces commerciaux, des écoles et même un hôtel se côtoient. Un parfait petit village au sein même de Montréal qui venait répondre aux problématiques de grande densité urbaine.

Aujourd’hui, cette prouesse architecturale comprend 365 modules préfabriqués en béton, équivalent à 158 résidences habitables, empilés sur 12 étages. Le projet d’origine est quant à lui bien plus vertigineux. Initialement, celui-ci devait contenir 3 structures pyramidales de 20 à 30 étages. Par manque de budget, la forme finale d’Habitat 67 ne verra jamais le jour.

Le bien-être, à l’intérieur comme à l’extérieur

Le mode de vie offert par Habitat 67 à ses habitants est celui d’un bien-être finement pensé. Alors que certains étages sont accessibles grâce à des ascenseurs, d’autres ne le sont que par le biais d’escaliers. Cette structure incite celles et ceux, même les plus âgés, à arpenter les différents niveaux avec une prouesse athlétique légendaire.

Les modules sont créés avec de grandes fenêtres touchant le sol, offrant une vue inusitée de la ville, du Saint-Laurent, du Bota Bota et de ses environs. Ce choix de design a ainsi changé la façon dont ses habitants orientent le mobilier. Au lieu que celui-ci soit collé aux murs, ils habitent l’espace différemment, afin de laisser la place au mouvement, de fenêtre en fenêtre.

Chaque habitation est sublimée d’une terrasse privée. Végétations diverses et mobiliers de jardin viennent accentuer l’aspect privilégié des vues procurées par Habitat 67.

Du mythe à la réalité… virtuelle

Il est facile d’imaginer le monde espéré par Safdie entre les ombres créées par le soleil dans les espaces communs. Alors que les oiseaux offrent leurs chants aux premières chaleurs du printemps, des échos de rires d’enfants sont presque audibles eux aussi, malgré leur absence.

Bien que certains déplorent une vision avant-gardiste tuée dans l’œuf, d’autres trouvent leur bonheur dans le projet Hillside de Neoscape. Cet environnement immersif en ligne reconstitue l’univers souhaité d’Habitat 67 à la perfection, donnant ainsi une perspective de ce qu’aurait pu devenir la vision complète de Safdie.

Lors de votre prochaine visite au Bota Bota, assurez-vous d’observer quelques instants cette silhouette au loin, marqueur d’une époque et d’une ville.