Pour une fierté plus authentique | Bota Bota, spa-sur-l'eau

Bota Bota

Pour une fierté plus authentique

Comme directrice marketing, je suis un peu cordonnière mal chaussée. J’ai toujours eu de la difficulté à m’investir corps et âme dans la diffusion d’un message si je n’y crois pas. J’ai fait de l’authenticité la base de mon travail et je m’épanouis quand je sens que mon message est véritablement appuyé sur les valeurs de l’entreprise que je représente. 

Chaque mois de juin, je suis donc toujours ambivalente par rapport aux festivités qui entourent le mois de la fierté. La surutilisation soudaine de drapeaux multicolores par de grandes entreprises problématiques nourrit mon cynisme, moi qui suis habituellement d’un naturel optimiste. 

Je me suis jointe à l’équipage du Bota Bota il y a à peine un an. Par le passé, je n’aurais pas été confortable de me prononcer sur le sujet en mon nom personnel et professionnel, mais j’ai maintenant assez de recul pour me pencher sur ce qui rend cette entreprise si différente et à quel point j’ai pu m’épanouir dans mon identité. 

Du caractère unique de chaque expérience 

Comme membre de la communauté LGBTQ+, je suis ce qu’on appelle une late bloomer. Au secondaire, à l’âge où les hormones sont en ébullition, j’avais une attitude très détachée par rapport aux amourettes de mes amies, allant même jusqu’à juger les crises de larmes dont elles étaient parfois victimes dans les salles de bains de l’école. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu tendance à observer les émotions de mes pairs plutôt qu’à vivre pleinement les miennes. Un psychologue me diagnostiquerait peut-être un certain mécanisme de défense. 

J’ai donc traversé mon adolescence sans jamais m’amouracher follement de quelqu’un et les deux relations amoureuses qui ont marqué ma vie se sont développées après avoir commencé comme des amitiés. Une amitié de quelques mois dans un cas et de plus de 11 ans dans l’autre (late bloomer, comme je vous disais). Je vois ça un peu comme un hasard si la première relation a été avec un homme et la deuxième, qui dure depuis bientôt 15 ans, avec une femme. 

J’ai eu l’incroyable chance de grandir dans un milieu ouvert d’esprit, de ne pas avoir vécu d’intimidation à l’adolescence et d’avoir vu plusieurs collègues de classe affirmer leur orientation sexuelle. De plus, j’ai eu l’avantage de ne pas vraiment me questionner sur mon orientation pendant mon enfance et ma devise était déjà « Go with the flow » lorsque je suis tombée en amour avec ma blonde. J’ai donc fait mon coming out très rapidement et ça s’est relativement bien passé. 

Je sais en revanche que ma situation n’est malheureusement pas celle de la majorité. L’expérience de ma blonde a été complètement différente et la plupart des membres de la communauté que je connais sont passés à travers des épreuves beaucoup plus difficiles

De l’importance de trouver sa tribu 

Malgré tout, je ne me suis pas sentie pleinement à l’aise d’être qui je suis au travail avant d’arriver au Bota Bota. On passe quand même le tiers de notre vie éveillée au travail, aussi bien ne pas avoir à cacher qui on est. J’arrivais aussi d’un milieu beaucoup plus traditionnel. 

Dès mon arrivée, j’ai été accueillie à bras ouverts par mes collègues et j’ai été agréablement surprise d’apprendre que la moitié du comité de direction était composé de membres de la communauté LGBTQ+ et que la majorité des directeurs étaient en fait des directrices. L’équipage et l’équipe de massothérapeutes représentent donc du même coup une très belle diversité de genres et d’orientations sexuelles. 

Cette diversité semble s’être créée de façon naturelle au fil des années et reflète l’ouverture d’esprit de notre capitaine et le safe space qui a été créé dès le début. Heureux hasard ou signe de la bienveillance qui allait bientôt régner à bord, l’ingénieure navale qui a participé à la création du spa est d’ailleurs une femme trans. 

De l’authenticité comme philosophie 

C’est pourquoi je crois plus que jamais que la fierté ne doit pas s’exprimer seulement à travers des actions marketing bien ficelées et enrobées de couleurs arc-en-ciel. La fierté doit être au cœur de notre quotidien, dans chacune de nos actions. La diversité et l’ouverture se vivent chaque jour, pas seulement au mois de juin. 

Comme spa et acteur dans l’industrie du bien-être, nous sommes aussi bien placés pour faire notre petit bout de chemin afin de faire évoluer les mentalités. Nous sommes souvent aussi aux premières loges de plusieurs changements sociaux, par exemple la place grandissante des hommes dans l’industrie du bien-être ou l’acceptation de la diversité de genre dans nos vestiaires.  

Nous avons la chance de vivre dans un milieu urbain et une culture plus accueillante que presque partout dans le monde. Il ne faut cependant pas oublier que cette liberté est bien fragile. Le climat actuel qui règne chez nos voisins et la polarisation qui s’installe dans tous les discours nous rappellent que nos droits ne doivent jamais être tenus pour acquis. Le combat de la communauté trans est un bel exemple du chemin qui reste à parcourir et le droit à l’avortement, du danger qui nous guette. 

Je garde toutefois espoir que l’ouverture d’esprit démontré par les nouvelles générations nous fera avancer dans la bonne direction et saura contrebalancer les efforts de ceux qui veulent attaquer les droits d’autrui par réflexe d’autodéfense et par peur du changement. 

Je vous avais dit que j’étais d’un naturel optimiste.