Les 10 ans du Bota Bota | Bota Bota, spa-sur-l'eau

Bota Bota

Les 10 ans du Bota Bota

En décembre 2020, le Bota Bota fête ses 10 ans accostés au Vieux-Port. Un jalon important dans son histoire constituée de plusieurs vies. Geneviève Émond, Directrice Générale, nous raconte ce voyage extraordinaire vers le bien-être.

Bota Bota, spa-sur-l’eau en est à sa troisième vie. Parle-nous un peu de son histoire. 

Le navire qui a été construit dans les années 50 était à l’origine un traversier qui assurait la navette entre Sorel et St-Ignace de Loyola. Il portait alors le nom de Arthur-Cardin et il pouvait transporter jusqu’à une cinquantaine de voitures, en plus de leurs passagers. Un peu plus de 10 ans après sa mise en service, la Société des Traversiers a cédé le navire au domaine artistique.

C’est alors que le Bateau-Théâtre l’Escale est né. Ce théâtre d’été voguait sur le fleuve Saint-Laurent, et est devenu le premier centre d’art flottant au monde. À son bord, expositions, pièces de théâtre, réceptions et spectacles se sont succédé pendant des décennies, jusqu’à ce qu’il prenne ancrage à St-Marc-sur-Richelieu dans les années 80, poursuivant sa deuxième vie. Je ne suis pas de cette région, mais de gens de plusieurs générations ont mis les pieds sur ses ponts : des finissants y ont fêté la fin de leurs études, des couples s’y sont mariés, des anniversaires ont été célébrés et un nombre incalculable de spectacles et de pièces de théâtre ont fait vibrer des milliers de spectateurs. 

Le clapotis des vagues qu’on entend, c’est comme si la coque fredonnait encore les paroles des chansonniers qui ont joué sur sa scène. 

Comment l’idée du spa est-elle venue ? 

C’est en 2008 que nous avons découvert ce bateau, qui se cherchait une nouvelle vocation depuis quelques années. Nous cherchions un endroit pour implanter un spa dans un grand centre urbain. 1+1 = 2… L’équation s’est faite rapidement : nous ne trouvions pas l’endroit rêvé au centre-ville de Montréal, alors nous allions créer l’emplacement… sur l’eau!

Le navire qui allait devenir Bota Bota nous offrait une taille que nous avions alors jugée idéale (c’était sans compter le succès obtenu et les nombreux agrandissements qui allaient suivre!), des proportions enviables, et un look qui allait se marier parfaitement à l’endroit où nous voulions l’installer : le bassin Alexandra dans le Vieux-Port de Montréal, à l’ombre du majestueux Silo #5. Si en le regardant d’une manière isolée, il pouvait avoir l’air d’un mastodonte, il avait parfaitement sa place au jardin des écluses, et s’implantait très bien dans le paysage. 

Quels sont les moments marquants dans l’histoire du Bota Bota ? 

Ouf, en 10 ans, il y en a eu ! Des demandes en mariage auxquelles nous avons collaboré, des vedettes internationales qui nous ont rendu visite, des évènements grandioses pour des levées de fond, des travaux d’amélioration, encore et toujours! 

Personnellement, les trois évènements que je trouve les plus marquants sont sans contredit les suivants.  

2010 : L’Ouverture. Je me souviens de notre première cliente. Nous l’avions accueillie le 27 novembre 2010, il devait être 11h, avec une coupe de champagne. Il y avait moi, ma sœur Natalie avec qui je travaille, mes parents, et Mariève et Vanessa, nos premières superviseures qui travaillaient à l’accueil et au comptoir-soins. Pauvre dame… bien qu’honorée, je crois qu’elle a été déstabilisée par cet accueil auquel elle ne s’attendait pas! 

2015 : L’agrandissement des jardins. Cette année-là n’a pas été de tout repos! Alors enceinte de mon premier enfant, nous procédions à des travaux majeurs dans les jardins du Bota Bota ! Un investissement important qui a augmenté notre superficie de 50%, offrant à nos passagers des installations encore plus variées, et même une piscine! Je souris lorsque je me vois sur les photos de l’inauguration, micro à la main, bédaine bien ronde et oeil pétillant de fierté! Un superbe souvenir. 

2019 : Fini les cellulaires. En préparation pour notre dixième anniversaire, l’équipe s’est engagée dans un processus de planification stratégique, et une question qui semblait anodine s’est révélée devenir centrale sur la détermination de qui nous étions. Je me souviendrai de ce point tournant comme la crise du téléphone cellulaire. Un peu victimes de notre succès, Bota Bota devenait un incontournable à Montréal, mais pas pour les bonnes raisons. De plus en plus de gens voulaient venir au Bota Bota pour se prendre en photo, le besoin de calme et de détente était relégué au second plan. La diffusion gratuite de contenu sur les plates-formes sociales de nos passagers était un outil marketing redoutable (et gratuit),mais était en opposition avec notre raison d’être, avec notre mission, soit celle d’offrir à chaque passager un moment d’arrêt parfait. Après de grandes réflexions, discussions, argumentations, nous nous sommes engagés à faire de Bota Bota un endroit libre de téléphones cellulaires ! Encore aujourd’hui, ce n’est pas de tout repos de faire respecter cette règle à bord, mais nous nous efforçons de le faire, pour être à la hauteur de notre promesse. 

Quelle était l’idée du Bota Bota il y a 10 ans ? Aujourd’hui, cette idée est-elle toujours la même ?  

Bota Bota, c’est mon projet de vie. C’est une entreprise que je bâtis avec ma famille, et pour ma famille. J’ai une vision de développement à long terme, et je ne suis pas dans cette aventure pour voir mes efforts fructifier rapidement avant de passer à un autre projet. Chaque geste que je pose, chaque décision que je prends relative à Bota Bota est une décision pour assurer le futur de l’entreprise, et des personnes qui y travaillent, et j’essaie toujours d’agir « en bonne mère de famille » même si je suis loin d’être infaillible. C’est surtout sur ce point, je crois, que mon idée a évolué.  

Je suis passée d’employée dans d’une entreprise familiale devenue multinationale (Yves Rocher, pour ne pas la nommer) à dirigeante de ma petite entreprise familiale. J’avais alors eu l’occasion de rencontrer le président de l’entreprise, la troisième génération et petit-fils du fondateur.  Si j’avais su alors, en 2007, ce qui se traçait devant moi, j’aurais eu au moins un million de questions à lui poser! 

Si je voyais en 2008 Bota Bota comme une carrière, une entreprise à construire, un travail à accomplir pour moi-même plutôt que pour quelqu’un d’autre, aujourd’hui l’entreprise a une tout autre valeur à mes yeux. C’est devenu ma famille à part entière. Même si je ne suis plus aussi proche de chaque employé, de chaque massothérapeute que lorsque nous étions une très petite équipe et que j’avais l’opportunité de côtoyer chacun, je me sens responsable du bien-être de l’ensemble de l’équipe. La crise sanitaire que nous vivons me fait réaliser à quel point cette responsabilité est présente. Quand tout allait bien, je n’avais pas les mêmes préoccupations, car je savais que nous étions en mesure de subvenir aux besoins de l’ensemble de l’équipe. Aujourd’hui, c’est bien plus ce souci qui m’habite que la chute de la clientèle étant donné la fermeture partielle ! 

Bref, je me surprends souvent à penser plus à l’équipage qu’aux clients. Ma réponse à cette question est un peu la preuve de ce que je dis! Il y a 10 ans, mon idée de Bota Bota, c’était d’être au service des passagers. Aujourd’hui, mon idée de Bota Bota, c’est de subvenir aux besoins de l’équipage, car je sais que l’équipage, lui, prendra soin de nos passagers! 

Que souhaites-tu pour Bota Bota dans 10 ans ? 

Je crois que c’est à 10 ans que les bateaux vivent leur crise d’adolescence… On fait face aujourd’hui à de gros enjeux, certains qui n’ont rien à voir avec nous et sur lesquels nous n’avons pas d’influence (la pandémie et les impacts qui en découleront), mais aussi d’autres qui sont en lien avec le cycle de vie d’une entreprise : réorganisations, changements organisationnels, remises en question. C’est un peu la tempête parfaite! Au travers de cette tempête, avec ma famille, je planifie pour le futur : un agrandissement à Montréal pour être prêt à revenir en force au sortir de la crise, et de nouveaux sites à l’international pour exporter notre savoir-faire et apporter du bien-être dans de nouvelles villes portuaires. Nous en aurons bien besoin! Mais au travers tout ceci, Bota Bota sera et restera solidement ancrée à ses valeurs familiales, et à sa mission d’apporter du bien-être. 

En 2018, nous avons couché ces mots sur papier:

  • Chaque geste avec cœur 
  • Chaque séjour parfait 
  • Chaque personne compte 
  • Chaque idée fait avancer 

Dans 10 ans, les mots auront peut-être changé, mais je suis convaincue que les idées centrales seront toujours d’actualité et que je pourrais mettre un crochet et dire que oui, depuis 10 ans, c’est ce que nous faisons. Voilà mon souhait pour Bota Bota!