Geste bien-être #6: Donner de son temps | Bota Bota, spa-sur-l'eau

MÉTAMORPHOSE EN COURS | Vous pourriez rencontrer quelques lenteurs lors de votre expérience en ligne. Merci de votre patience.

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Bota Bota

Geste bien-être #6: Donner de son temps

Chaque année durant le temps des fêtes, les employés du Bota Bota s’investissent au sein de plusieurs organisations, afin de donner de leur temps bénévolement.

La maison du Chaînon apparaît dans le ciel voilé de Montréal, immense paquebot, solidement ancré sur le Plateau Mont-Royal. Une petite équipe de massothérapeutes et esthéticiennes se retrouvent en cette grise journée de novembre afin de donner quelques heures de douceur et de répit aux résidentes de ce refuge.

Le Chaînon, un refuge

Nous sommes accueillis par Alexandre Martin, coordinateur du bénévolat qui nous mène directement au grand salon, une immense salle polyvalente bordée de larges fenêtres. Un air de musique classique, diffusé à la radio, accompagne ses paroles et ses gestes. Les massothérapeutes s’installent, et les esthéticiennes sont quant à elles, conduites à la petite chapelle adjacente.

Le Chaînon est actuellement la principale ressource d’hébergement pour femmes en difficulté au Québec. Alexandre m’explique que le profil des résidentes sur place est extrêmement varié : femmes ayant perdu leur logement à la suite d’un incendie ou d’une inondation, en situation d’itinérance, de violences conjugales ou d’abus de substances. « Il ne faut pas stigmatiser ces situations, elles peuvent malheureusement arriver à tout le monde », m’indique-t-il.   

En ruche organisée, le Chaînon contient plusieurs étages, tous destinés à des types de séjours différents. L’accueil de nuit, au sous-sol, est gratuit et héberge les femmes en situation d’itinérance précaire, le 4e offre gratuitement un lit et repas pour une période court-terme de 4 à 8 semaines et le 3e quant à lui abrite celles qui resteront une période long terme, de 3 mois à un an, en échange d’une petite portion de leur salaire. Les femmes sont accompagnées dans leur cheminement par des intervenantes, présentes de jour comme de nuit. À chaque étape du séjour des résidentes, elles font, en partie, de l’écoute active afin de les guider au meilleur de leurs capacités, rendant leur présence indispensable; « Elles sont le cœur du Chaînon, j’ai beaucoup de respect pour le travail qu’elles font », ajoute Alexandre.

La réalité de ces femmes n’est pas évidente, et certaines situations sont difficiles à rétablir. Il existe cependant de belles histoires ici; « Une des femmes est entrée au 3e étage, après avoir passé tout près de 5 ans en accueil de nuit. C’est un renouveau, et c’est tellement agréable de la voir. » Les yeux d’Alexandre s’illuminent de fierté en y repensant. C’est un des sujets qui rendent son travail unique; voir les résidentes changer, pour le meilleur, au fil du temps.

Les soins, l’importance du toucher

Les chaises placées aux entrées du salon et de la chapelle se remplissent graduellement. D’abord timides, les résidentes s’ouvrent doucement comme des fleurs au toucher des bénévoles du Bota Bota.

Dans la chapelle, l’ambiance intime laisse place aux confessions. Entre deux couches de vernis, elles se livrent sur leur passé, en toute simplicité. La prison, le travail, la santé mentale… les sujets difficiles sont nombreux et pourtant contés un sourire aux lèvres. La sagesse qui émane de la parole de certaines émeut. C’est un moment de réflexion pour tous, bercé par les sons en sourdine, du réfectoire attenant.

Le sourire d’une des participantes est contagieux. À l’approche des résidentes et intervenantes, elle ne peut s’empêcher de déployer avec fierté ses doigts en éventails, recouverts de deux couleurs différentes. Un choix unique qui ne la laisse certainement pas indifférente.

Une autre hésite longuement entre un rouge foncé et un fuchsia. Enchantée d’avoir réussi à faire pousser ses ongles si longtemps, elle opte pour le rose qui viendra sublimer ses tatouages aux phalanges.

Dans le salon, de hauts paravents viennent créer un cocon autour des massothérapeutes et des résidentes. La musique classique, toujours en fond, agit en berceuse. Installés dos à dos, créant presque l’image d’une étoile, les massothérapeutes orchestrent une valse en silence, un geste à la fois. Au bout des 30 minutes de massage, les résidentes émergent d’un état de bien-être prononcé. Cheveux défaits, leurs regards sont adoucis et leurs remerciements nombreux.

 Alexandre me raconte la première fois qu’il a vu ce que la massothérapie pouvait apporter aux résidentes : « Une d’entre elle sortait justement de son premier massage. Elle en pleurait de chaudes larmes de bonheur. Pour certaines d’entre elles, cela fait longtemps qu’elles n’ont pas été touchées de la sorte. » Le toucher, un vecteur important de douceur et de compassion qui leur apporte un réconfort exceptionnel. « Je pense que l’on n’imagine pas le bien que cela doit leur faire. »

Le bénévolat, un geste à la fois

La journée terminée, la petite équipe du Bota Bota plie bagage, émue. 

« Nous sommes choyés d’avoir le soutien de la communauté et d’autant d’entreprises comme la vôtre, qui soient conscientes des besoins particuliers de certaines personnes, et qui soient prêtes à donner de leur temps pour les aider. », me dit Alexandre.

Le Bota Bota devient ainsi un nouveau lien dans la longue chaîne de plus de mille employés par an qui viennent apporter leur soutien à la communauté du Chaînon.

Un merci tout particulier à Alexandre Martin et son équipe présente sur place et Thibault Carron, notre photographe ce jour-là.